Présentation de la thèse

Travail doctoral en sciences de l’éducation

Thèse de Doctorat en sciences de l’éducation sous la direction de Sylvain Wagnon soutenue le 29 novembre 2019 à l’Université de Montpellier.

Titre de la thèse

Histoire d’un idéal. L’autonomie des élèves dans l’enseignement public français (1959-2019). Les expériences de l’école Vitruve et du Lycée Autogéré de Paris.

Résumé de la thèse

Dans une démarche socio-historique, ma thèse analyse l’histoire de l’autonomie des élèves comme idéal et comme pratique pédagogique au sein de l’enseignement public français de 1959 jusqu’à nos jours à partir de l’étude de deux établissements singuliers : l’École Vitruve et le Lycée Autogéré de Paris.

Ces deux établissements scolaires ont été créés à des périodes différentes et dans des contextes particuliers.

L’École Vitruve est impulsée par Robert Gloton (1906-1986), Inspecteur des écoles primaires et vice-président du Groupe français d’Éducation nouvelle (GFEN) en 1962 dans le cadre de son groupe expérimental de pédagogie active et fonctionnelle du 20e arrondissement de Paris dans une circonscription qui compte beaucoup d’élèves en échec scolaire. Dès la rentrée 1968, après les évènements de Mai, Robert Gloton instaure la mixité dans les écoles de cet arrondissement de Paris et il met en place une inspection collective pour les enseignants.

Le Lycée Autogéré de Paris ouvre ses portes en 1982 et regroupe des élèves et des enseignants qui souhaitent gérer collectivement leur lycée.

Notion polysémique, aux multiples définitions et aux contours fluctuants, j’ai fait le choix d’analyser l’autonomie dans le domaine éducatif. À partir d’un plan chronologique, j’ai étudié l’autonomie comme une référence de l’Éducation nouvelle, une vision idéalisée de l’éducation, un levier de transformation sociale, une pratique de classe et une finalité éducative.

À partir des archives des établissements et d’entretiens, j’ai pu étudier les discours et les pratiques mises en œuvre depuis la création de ces établissements qui ont fait le choix de faire de l’autonomie la colonne vertébrale de leurs projets.

L’étude des liens entre ces deux expériences spécifiques et l’institution scolaire m’est apparue révélatrice de certaines mutations des politiques éducatives en France.

Dans cette étude l’autonomie apparaît bien comme un idéal toujours présent dans l’éducation, mais aussi une question socialement vive avec une définition toujours sujette à controverses et débats. Néanmoins, l’autonomie comme finalité éducative, reste un enjeu primordial de compréhension des débats actuels et futurs.